Tarification de l'observabilité : 5 pièges à éviter

Que vous en ayez seulement entendu parlé ou que vous ayez fait vous‑même les recherches, la tarification et la facturation peut s'avérer un obstacle à l'observabilité. En effet, la tarification et la facturation des logiciels peuvent être compliquées ; cette complexité peut être exacerbée lors de la comparaison des coûts de différents prestataires d'observabilité qui présentent différents modèles de tarification et de facturation.

Les meilleurs prestataires d'observabilité offrent des tarifs transparents et économiques — y compris un coût des données par Go et des coûts raisonnables pour l'infrastructure, les services, ou les utilisateurs — ainsi qu'un point de départ peu coûteux.

Certains prestataires d'observabilité ont au premier abord des prix abordables, mais il existe des coûts cachés, des frais de dépassement et des pénalités dans les modalités du contrat. Ce type de tactique de diversion (où les coûts de départ sont faibles, mais les suppléments sont chers) est un exemple classique de piège à tarifs.

Faites bien attention à cinq de ces pièges pour optimiser le retour sur investissement de votre observabilité.

1

Pénalités et frais de dépassement mensuels non budgétisés

La facturation par abonnement pour les logiciels d'entreprise est conçue pour optimiser le shelfware engagé (logiciels payés, mais non utilisés). Si une utilisation insuffisante des logiciels entraîne effectivement le shelfware engagé, une utilisation trop importante conduit généralement à des pénalités de dépassement. La situation est donc avantageuse pour les prestataires, mais pas pour vous.

Si l'on considère les limites de leurs bundles par agent ou des tarifs les plus bas qu'ils offrent, de nombreux fournisseurs d'observabilité limitent l'ingestion des données, la rétention, les conteneurs, les métriques personnalisées, les contrôles synthétiques, etc. Pour éviter les surprises coûteuses, il est important de considérer ces limites et les frais associés à leur dépassement lors des prévisions budgétaires.

Par exemple, la facturation par conteneur impose une charge de configuration sur vos équipes d'ingénierie car certains des prestataires d'observabilité (comme Datadog1) facturent un supplément pour le monitoring de plus de cinq conteneurs exécutés en continu sur un hôte d'infrastructure, ce qui est extrêmement courant, car la plupart des clients en exécutent 20 ou plus. De son côté, Splunk facture 150 % de frais supplémentaires si vous dépassez le niveau d'usage de l'abonnement mensuel pour les contrôles synthétiques2.

Les tarifications bon marché au départ, mais révélant des coûts non prévus lorsque vous évoluez sont vraiment frustrantes. Faites donc attention aux tarifs qui disent « À partir de ». Par exemple, Datadog propose un prix plus bas si vous disposez d'un contrat annuel, avec un engagement de dépenses mensuelles, et un prix à la demande de 17 à 50 % plus cher si vous n'avez pas de contrat annuel ou si vous dépassez votre engagement mensuel. Son tarif à la demande pour les hôtes est de 17 à 20 % plus cher et les logs peuvent atteindre 50 % de plus3!

En outre, pour tout prix unitaire, vous devriez pouvoir évoluer automatiquement sans pénalité lors des pics saisonniers ou des augmentations imprévisibles du workload.

Les outils capables d'interroger, de suivre et d'envoyer des alertes relatives à l'utilisation et à la facturation font partie des pratiques optimales puisqu'ils permettent d'avoir une idée précise de ce que vous obtenez et à quel prix. Par exemple, vous devriez pouvoir créer une alerte lorsque l'utilisation des données dépasse un seuil mensuel fixe en gigaoctets. Malheureusement, tous les prestataires d'observabilité ne fournissent pas ces outils. Demandez-leur donc s'ils le font et si oui, comment ils le font. Faites attention toutefois de ne pas devoir établir de quotas quotidiens qui seront dépassés lors de pics saisonniers ou autres périodes de grande activité, car vous devrez constamment les ajuster.

Avec la tarification et la facturation à l'utilisation, vous n'avez pas à prédire combien de données vous allez utiliser au cours d'une ou de plusieurs années, ni à vous préoccuper du shelfware si vous en utilisez pas assez ou des pénalités si vous en utilisez trop. Le choix d'un prestataire avec une tarification et une facturation à l'utilisation vous aide à éviter les dépassements non prévus au budget après avoir passé un temps fou à essayer de prévoir les dépenses annuelles pour chaque SKU.

2

Paiement mensuel ou annuel en fonction des pics d'utilisation

Il est important aussi de tenir compte de la façon dont le prestataire traite les pics saisonniers, les déploiements bleus/verts (également appelés déploiements canary), et les hausses soudaines du trafic. Certains fournisseurs d'observabilité (comme Datadog4, Elastic5, et Splunk6) établissent leurs tarifs en fonction des sommets (ou pics) d'utilisation au lieu de l'utilisation réelle. Dans un monde où l'infrastructure évolue vers le haut et le bas en fonction de la demande des consommateurs, le fait de facturer au tarif pic est abusif, car les hausses soudaines peuvent doubler votre facture. Par exemple, au cours de la saison hivernale des fêtes, votre utilisation peut être plus élevée en raison d'un trafic plus important sur vos applications frontend, ce qui, en gros, pénalise votre taux de réussite. Dans l'idéal, vous ne devriez payer que pour ce que vous utilisez au lieu de payer pour une utilisation pic pendant tout le mois.

3

Achat de bundles non voulus pour obtenir les capacités souhaitées

Pour les prestataires d'observabilité qui utilisent une approche par bundle de SKU, demandez-vous si ce prestataire vous oblige à regrouper des cas d'utilisation adjacents. Par exemple, si vous avez simplement besoin du monitoring des performances des applications (APM), vous devez également vous inscrire au monitoring d'infrastructure. Par exemple, Datadog exige que vous ayez le monitoring d'infrastructure pour chaque hôte APM facturable. En conséquence, vos frais d'APM augmentent en raison de l'ajout du coût du monitoring d'infrastructure7.

4

Renouvellements fréquents du contrat et des prévisions pour plus de 16 SKU différents

Tous les principaux prestataires d'observabilité (à l'exception de New Relic) utilisent une approche de regroupement des SKU avec jusqu'à 20 prix unitaires basés sur l'infrastructure et les services (tels que les hôtes, agents, nœuds, cœurs de processeurs, etc.), qui ne sont pas stables, mais qui exigent un engagement à verser des montants mensuels qui sont perdus si les fonctionnalités ne sont pas utilisées. Cette approche complexe par SKU groupés exige que vous prévoyiez votre utilisation en fonction de vos antécédents, ce qui peut être difficile, surtout si vous êtes dans une phase de croissance rapide.

Ce processus de prévision compliqué peut être encore plus frustrant lorsque vous recevez des frais de dépassement surprises. Quand votre utilisation mensuelle dépasse votre engagement, vous recevez une facture non budgétisée de frais de dépassement et de pénalités à la demande. Quelques heures de trafic plus élevé peuvent doubler votre facture mensuelle !

Les développeurs mettent constamment à jour leurs applications pour tirer parti des nouvelles technologies, le passage d'une opération sur site au cloud, des gros ordinateurs à de petites machines virtuelles, des machines virtuelles à Kubernetes, de Kubernetes aux conteneurs serverless, des conteneurs aux fonctions serverless, etc. Avec le changement à chaque sprint de vos applications et composants, vous devez réanalyser, réévaluer vos prévisions, et renouveler vos contrats chaque mois pour chaque SKU. Non seulement cette tâche est difficile et s'avère une perte de temps pour la plupart des équipes, mais de nombreux clients reçoivent constamment de lourdes factures de dépassement non budgétisé et doivent renégocier des contrats de plus en plus importants avec ces prestataires. Recherchez plutôt un modèle de tarification qui est tarifé sur une base stable comme le nombre d'utilisateurs.

La tarification tout-en-un de New Relic vous apporte la flexibilité d'utiliser ses plus de 30 capacités selon vos besoins, ce qui permet une observabilité full-stack sans aucuns frais de pénalité ni prévisions compliquées.

5

Explosion des données doublant votre facture

En termes de coût de l'observabilité, les données sont la plus grosse variable. Lorsque vous passez d'un environnement sur site au cloud et aux microservices, il peut y avoir des centaines de petits programmes au lieu de quelques gros programmes. Les clients signalent généralement 2 à 10 fois plus de données télémétriques et parfois encore plus. Et la quantité de données peut doubler tous les deux ou trois ans, ce qui crée une explosion de données. Les frais de réseau, le stockage et les calculs associés peuvent eux aussi augmenter rapidement.

En ce qui concerne la prévision des coûts, l'imprévisibilité des volumes de logs présente souvent un défi. Par exemple, la charge du système et des utilisateurs ainsi que tout changement du code peut entraîner une explosion des coûts de gestion des logs avec Datadog. En effet, la formule suivie par Datadog pour calculer l'utilisation des logs est compliquée et peut ajouter plus de 2,50 à 3,75 USD par million d'événements de log pour une rétention de 30 jours. Avec une moyenne de 1,5 à 2 Go par million d'événements, cela revient à 1,00 à 2,50 par Go ! C'est bien plus que le tarif d'ingestion des données de 0,10/Go vanté8. Splunk facture environ 4,00 par Go pour les logs9 10. La facturation par serveur d'Elastic dans le cluster Elasticsearch et une augmentation des logs de données entraînent une hausse du nombre de serveurs Elasticsearch11. Ce qui double l'ingestion des données et peut aussi doubler la taille et les frais de clusters.

Il est donc important d'avoir une approche pérenne de l'adoption du cloud en recherchant un prestataire d'observabilité qui propose un coût faible par Go de données.

Et pour réduire la quantité de données ingérées (et le montant de ces factures), vous devriez pouvoir organiser l'ingestion de vos données en configurant les règles de dépôt des données pour filtrer les données sans importance, de faible valeur et potentiellement sensibles.

Références

Datadog. n.d. “Datadog Infrastructure Pricing.” Datadog. Consulté le 3 janvier 2023. https://www.datadoghq.com/pricing/?product=infrastructure#infrastructure.

Datadog. n.d. “Datadog Log Management Billing.” Datadog Docs. Consulté le 30 novembre 2022. https://docs.datadoghq.com/account_management/billing/log_management.

Datadog. n.d. “Datadog Log Management Pricing.” Datadog. Consulté le 30 novembre 2022. https://www.datadoghq.com/pricing/?product=log-management#log-management.

Datadog. n.d. “Datadog Pricing.” Datadog. Consulté le 7 décembre 2022. https://www.datadoghq.com/pricing.

Datadog. n.d. “DogStatsD.” Datadog Docs. Consulté le 30 novembre 2022. https://docs.datadoghq.com/developers/dogstatsd/?tab=hostagent.

Elasticsearch. n.d. “Elastic Pricing FAQ.” Elastic. Consulté le 3 janvier 2023. https://www.elastic.co/pricing/faq.

Splunk. 2022. “Specific Terms for Splunk Offerings.” Splunk. https://www.splunk.com/en_us/legal/splunk-specific-terms.

Splunk. n.d. “Splunk Observability Pricing.” Splunk. Consulté le 3 janvier 2023. https://www.splunk.com/en_us/products/pricing/observability.html.

Splunk. n.d. “Splunk Observability SC Bundle.” Splunk. Consulté le 3 janvier 2023. https://www.splunk.com/en_us/legal/o11y-sc-bundle.html.

Splunk. n.d. “Splunk Usage Subscription Limits Enforcement and Entitlements.” Splunk. Consulté le 30 novembre 2022. https://www.splunk.com/en_us/legal/usage-subscription-limits-enforcement-and-entitlements.html.